Manipuler des concepts économiques, ça en jette. Manipuler des concepts économiques novateurs, c’est encore mieux. Manipuler des concepts économiques idiots, c’est de la nouvelle économie.
« Et, ayant donné l’ordre aux foules de s’installer sur l’herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons et, levant son regard vers le ciel, il prononça la bénédiction ; puis, rompant les pains, il les donna aux disciples, et les disciples aux foules. Ils mangèrent tous et furent rassasiés ; et l’on emporta ce qui restait des morceaux : douze paniers pleins ! Or ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants. »
Matthieu 14, 19-20« L’"économie de l’immatériel" n’est limitée par aucune contrainte de rareté : le savoir est la seule ressource qui ne s’épuise pas à travers la consommation, mais qui au contraire s’enrichit au travers elle. »
Lucas Delattre, Le Monde, 6 mai 2000
Quand j’évoquais, dans mon précédent édito, les concepts nuls proposés par les fondateurs des start-up, j’entendais non seulement leurs « produits », mais surtout les concepts économiques mis en avant. Je laisse aux copains le soin de démonter les différents « produits » des start-up (ils ont déjà commencé, l’ami Lazuly ayant à plusieurs reprises entrepris de démontrer la nullité des achats groupés en ligne). Je voudrais m’intéresser ici aux concepts économiques.
C’est là, à mon avis, que se trouve l’essentiel de leur propagande. Annoncer le lancement de tel ou tel petit commerce on-line, pour un journaliste, ça ne doit pas être bien passionnant (aucun journal n’annonce l’ouverture d’un nouveau fleuriste à côté de chez moi, mais tous consacrent un entrefilet flatteur à chaque fois que cela se déroule sur l’internet) ; mais si ce petit commerce prétend révolutionner l’économie moderne (c’est-à-dire inventer la nouvelle économie), ça a tout de même plus de gueule.
Suite à notre première série d’articles, beaucoup de réactions admettaient nos critiques, mais les utilisaient pour expliquer que, justement, il y avait les bonnes entreprises de la nouvelle-économie et les mauvaises (et que nous avions permis de dénoncer les mauvaises). Pour définir les bonnes, chacun y allait de son concept économique : le win-win, le potentiel, la prime au premier arrivé, le fond de commerce, les fondamentaux fondamentalement sains, la destruction créatrice. Il y a certainement des « bonnes » entreprises dans l’économie actuelle, il y a certainement un phénomène de développement économique lié aux nouvelles technologies, mais par pitié qu’on arrête de nous bassiner avec ces notions imbéciles pour nous faire bouffer de la start-up indigente.
D’autant que certaines de ces notions m’amènent à m’inquiéter, par ce qu’elles impliquent, sur la survie du Web amateur, indépendant, non marchand et citoyen.
Le win-win
Au rayon concept économique idiot, le plus innocent est sans doute le win-win. Ce serait révolutionnaire et, si l’on en croit les thuriféraires de la nouvelle économie, c’est la raison pour laquelle il faut accepter cette nouvelle dérive libérale sans broncher : parce que la nouvelle économie, c’est « je gagne, tu gagnes ». Dans chaque reportage dans le Silicon Sentier, on a droit à un de ces jeunes ahuris, fier d’annoncer qu’il fait du win-win, et que donc c’est nouveau donc c’est bien (« Aujourd’hui, Cybergold annonce 1,2 million de participants à son win win exchange (échange où tout le monde gagne) », Nicole Penicaut, « Quand l’internaute vend son âme aux publicitaires », Libération, 28 janvier 1999). Et puis ça semble donner un poil de crédibilité économique à l’andouille qui l’annonce : le jargon économique, s’il est en franglais, ça en jette...
Seulement voilà, ça n’est pas nouveau, ça n’est pas révolutionnaire : le win-win est (au jargon près) le fondement même, depuis deux siècles, de l’économie. C’est justement parce que l’échange marchand y est présenté comme la meilleure façon de réaliser deux égoïsmes en même temps que l’économie a pris autant d’importance dans nos sociétés. Les premières théorisations de l’échange marchand sont basées sur cette idée : c’est l’échange dans lequel, par la libre fixation d’un prix, chacun est « gagnant ». L’essor de la « science » économique s’est ainsi construit contre les autres modèles où l’échange ne profite qu’à l’un des protagonistes : l’Ancien régime et la guerre.
« Deux pays qui commercent ne se font pas la guerre », dit-on (et c’est là-dessus que s’est construite l’intégration européenne de l’après-guerre), justement parce que l’échange marchand permet à chacun de réaliser, lors du même échange, ses égoïsmes particuliers.
Bref, le si novateur win-win, ça n’est rien d’autre que le fondement même de l’économie capitaliste. A moins de considérer qu’auparavant, « le capitalisme, c’était le vol » (je doute que nos jeunes andouilles soient à ce point révolutionnaires), cet aspect de la nouvelle économie est donc une vieille lune.
Une vieille lune sans doute, mais poursuivons : quelle est l’utilité du win-win ? Z’allez voir, on comprend rapidement...
Splendide citation dans Libération (« Le mirage anglais », 11 octobre 1999, Marie-Joelle Gros) : « Et le patron de Frenger d’avancer cette explication : "Dans ce genre d’affaires, les Anglais sont dans le win-win (gagnant-gagnant), les Français dans le win-loose (gagnant-perdant). Ils jouent le bras de fer et cherchent à humilier celui qui est en face, ce qui n’est pas du tout dans les manières de faire des Britanniques.". » La mauvaise mentalité française, c’est mieux chez les Anglais... vous pigez le truc ? Ben oui : le bon vieux discours néolibéral à trois centimes, emballé dans un nouveau concept.
Mais il y a mieux : concrètement le « partenariat win-win » ne se contente pas d’être un échange marchand « gagnant-gagnant », puisque ça ne veut rien dire (même en France, je n’ai jamais vu un commercial démarcher un client en lui annonçant : « nous allons faire des affaires ensemble, mais l’un d’entre nous va se faire niquer par l’autre »). Sur l’internet, il s’agit d’un échange de services gratuits : tu me rends service, en retour je te rends un service équivalent (tu me donnes une liste de fichiers nominatifs, en échange je distribue tes produits). En France, tout service (notamment l’affichage de bandeaux publicitaires) est considéré comme un échange marchand : ainsi il est soumis à la TVA. Lorsque deux journaux veulent pratiquer un échange de bon procédés et se faire de la publicité l’un pour l’autre (ce qui ne leur coûte rien), ils doivent tout de même définir le prix de cet échange et payer la TVA correspondante. La logique du win-win, sur l’internet, est donc toute simple : prétendre effectuer, entre deux entreprises, un échange de services non-marchands, et contourner la loi Sapin du 29 janvier 1993. Le win-win, ainsi, consiste tout simplement à arnaquer l’Etat. J’ai beau chercher, mais contourner la fiscalité, ça n’est pas un concept très novateur.
La destruction créatrice, la prime au premier arrivé et la démocratie du client
Voici trois concepts généralement présentés séparément, car ils ne semblent pas directement liés. Cependant il est intéressant de voir que, ressassés à longueur d’articles, ils sont contradictoires.
Pour justifier les investissements énormes dans des entreprises déficitaires (et annonçant des déficits pour encore longtemps), on nous sort généralement l’argument de la prime au premier arrivé (First Mover Advantage). Il s’agirait de « prendre position » dans un créneau du commerce en ligne, avec l’idée que cette « innovation » (qui tient généralement plus du marketing que de l’innovation technologique, mais passons...) tendra à l’établissement, à moyen ou long terme, d’un monopole sur ce créneau. Le marché (le besoin ou, plus économiquement, l’utilité) n’existe pas encore, mais lorsqu’ils le sera, le premier arrivé restera le seul. Déjà, on peut s’étonner d’une telle croyance : l’internet connaît un « nouveau marché » tous les ans, une « killer-app » (une application révolutionnaire) tous les six mois et le nombre de nouveaux internautes est tel que la fidélisation ponctuelle est un non-sens (par exemple, il y a quelques années, le réflexe de chaque internaute cinéphile était la consultation de l’Internet Movie DataBase ; maintenant les nouveaux n’en ont jamais entendu parler) ; il est clair qu’une notoriété acquise aujourd’hui n’aboutira pas à un monopole demain.
Le développement actuel par capital-risque (investissements massifs et « risqués » dans des technologies innovantes) repose sur la théorie de la destruction créatrice ; c’est elle, d’ailleurs, qui justifierait la prime au premier arrivé (tout journaliste qui veut se faire mousser au sujet de la nouvelle économie nous tartine un paragraphe sur la destruction créatrice : « Le capitalisme manifeste sa puissance et son dynamisme en remodelant la planète comme jamais. On nomme cela "mondialisation". Le voici lancé dans un formidable processus de destruction créatrice, où les révolutions technologiques rebattent les cartes des avantages compétitifs. Besoins nouveaux et économies d’échelle alimentent la machine à créer de la richesse. », Eric Dupin, « Gauche en mal d’anticapitalisme », Libération, 11 janvier 2000). C’est Joseph Schumpeter qui, en 1942, définit ce concept (quand on vous disait que la nouvelle économie, c’est nouveau...) : le moteur de la croissance ne serait pas la recherche de l’accumulation de richesses dans les entreprises, mais la recherche de l’innovation. Il s’agit, pour les entreprises, de s’extraire de la concurrence et de devenir un monopole de fait, grâce à cette innovation technique. D’où l’accélération actuelle du financement par le capital-risque (une course à l’innovation) qui permettrait aux entreprises de détenir un monopole (la prime au premier arrivé découle de cela). Mais Schumpeter lui-même explique que ce monopole n’a qu’un temps (celui, justement, que les innovations soient adoptées par les entreprises concurrentes, ou que celles-ci les dépassent carrément). Contradiction donc avec la prime au premier arrivé : attendre d’une entreprise innovante une rentabilité à moyen terme (5 ans) sur un secteur où les innovations se succèdent aussi rapidement, ça ne tient pas. On peut nuancer : du point de vue de chaque start-up, cette course à l’innovation sans retour sur investissement immédiat est suicidaire ; mais d’un point de vue macroéconomique, il est probable que cette course profite à la croissance - comment, pourquoi, et pour quelles entreprises, c’est sans doute l’enjeu de la concurrence entre nouvelle économie, qui innove, et ancienne économie, qui en tire les bénéfices (ceci est important : on peut ainsi admettre qu’il existe un phénomène actuel de fort développement innovant et d’amélioration de la productivité grâce à la mise en réseau, mais douter que cette « nouvelle économie » se trouve là où on nous la désigne - plus généralement, il s’agit là d’une théorie de la croissance endogène, c’est-à-dire qu’elle ne considère pas le progrès technique comme une externalité, mais qu’elle la situe comme élément intégré à l’économie, et non dans une « nouvelle économie » qui en serait séparée). En tout cas, si la théorie de la destruction créatrice justifie l’existence des start-up et du capital-risque, elle condamne du même coup leur viabilité économique : au moment même de leur entrée en bourse, leurs concepts innovants sont périmés et, après cinq ans d’activité, elles passent aux oubliettes avant d’atteindre la rentabilité.
Il y a ensuite le concept ébouriffant de démocratie du consommateur. On peut déjà lui opposer un jugement de valeur ferme (et largement développé par ailleurs) : chacun est à la fois, dans nos sociétés, consommateur et producteur ; la tyrannie du consommateur-roi sert donc avant tout à contraindre le producteur : le consommateur réclame des prix plus bas, de meilleurs services, etc. et le producteur qu’il est en même temps doit se plier à ses demandes, donc accepter plus de flexibilité et de réductions de salaire. Je m’étonne d’ailleurs que les petits libéraux qui vantent cette « démocratie » opposent ainsi le consommateur et l’entreprise. Surtout, il y a là un mensonge évident : comment prétendre à une liberté de choix de consommation alors que tout le système repose sur la destruction créatrice, c’est-à-dire sur la recherche permanente de la situation de monopole par le moyen de l’innovation ? Si réellement le monopole du premier arrivé était réalisé, il n’y aurait plus de possibilité de choix, donc de démocratie du consommateur. On retrouve là le contresens classique du libéralisme : prétendre à la pureté et à la perfection du marché, alors que celui-ci est largement contrôlé par des entreprises multinationales en situation de monopole.
Allez, une dernière citation pour la route (la destruction créatrice, à toutes les sauces...). L’ami Claude Imbert caquète dans Le Point (24 mars 2000) : « C’est, là, tourner le dos au mouvement de la planète, où les marchés jouissent d’une liberté nouvelle. C’est défier l’empire croissant du commerce des services, qui accélère une "destruction créatrice" des emplois où la création l’emporte sur la destruction. ». Côôt côôt...
Le potentiel
Comment reconnaît-on une bonne start-up d’une mauvaise ? Facile : la première a un réel potentiel, pas la seconde. Hop, finie la critique : « peut-être que ça ne rapporte rien, mais regarde un peu le potentiel », pouvait-on lire sur un forum boursier lors de l’introduction de Multimania.
En réalité, la notion de potentiel est tellement vague qu’elle ressort plus de l’incantation que d’une éventuelle réalité économique : son sens change au gré du vent. Parfois on l’utilise pour désigner l’un ou l’autre des concepts développés ici (la prime au premier arrivé, l’effet de seuil), en gros un hypothétique effet de seuil, un monopole de situation à venir. Personne pourtant n’escompte de bénéfices avant plusieurs années : le potentiel est donc une idée purement boursière, au sens spéculatif. Le potentiel n’est pas l’espoir de dividendes, mais d’une hausse fulgurante du cours des actions. Caractéristique de ce « potentiel » de la nouvelle économie : le boursicoteur n’attend pas des dividendes, il attend que le cours monte. Toute l’activité est donc détachée de l’activité réelle (qui permettrait de verser des dividendes), elle est réduite à la gestion du capital de l’entreprise (la valeur des actions qui s’échangent).
Pourquoi acheter des actions : parce qu’elles vont monter. Pourquoi vont-elles monter : parce qu’on va en acheter. Que ce raisonnement soit tenu par les boursicoteurs eux-mêmes est déjà limite, il est encore plus étonnant de le voir proposé comme unique argument par les entreprises cotée. Dans son communiqué annonçant son introduction en bourse, T-Online explique pourquoi il faut acheter ses actions : « Selon un sondage dimap réalisé auprès de 1 100 personnes et paru samedi, 59% des Allemands sont convaincus du succès de l’action T-Online, et ils sont 77% dans la tranche des 18-29 ans. » Autrement dit : « nos actions vont monter parce que tout le monde pense qu’elles vont monter ». M’oui, mais de là à appeler ça un concept novateur...
La prochaine fois, on pourra faire appel à l’astrologie et à la numérologie.
Le prix du client
Ayant à peu près abandonné l’idée de réaliser des bénéfices par leur activité propre (diffuser de l’information en ligne, vendre des produits...), les entreprises de la nouvelle économie ont cherché d’autres arguments pour justifier leurs valorisations boursières.
L’année dernière, elles attribuaient une valeur aux informations qu’elles détenaient sur chacun de leurs clients ou utilisateurs. Je connais précisément mes clients, aussi je peux proposer aux annonceurs des campagnes publicitaires extrêmement ciblées et efficaces. On voit le glissement : la valorisation ne repose plus qu’indirectement sur l’activité, mais sur les fichiers nominatifs induits par l’activité. Résultat : des valorisations de quelques milliers de francs par client fiché. Problème : le coût de diffusion des publicités est tellement faible sur l’internet, qu’il n’est pas forcément intéressant de s’acheter des fichiers de diffusion extrêmement ciblés et donc extrêmement chers ; en matraquant sa pub un peu au pif, certes le taux de retour (le pourcentage de prospects qui répondent) est faible, mais ça n’est pas très grave : le prix de diffusion étant dérisoire, ce qui compte n’est pas le taux de réponses, mais leur nombre dans l’absolu. Pas de quoi, donc, acheter des listes de prospects hors de prix : la source de revenus des entreprises détenant de tels fichiers disparaît. Par ailleurs, on voit bien le problème démocratique que pose cette valorisation systématiquement basée sur la précision de fichiers nominatifs et la menace qui pèse sur la vie privée.
Puisque cette façon de valoriser une start-up ne tient plus la route, on utilise désormais un nouveau concept : le prix d’entrée. La valeur n’est plus la fiche du client, mais ce qu’il en coûte pour attirer ce client. Les entreprises calculent en effet précisément ce qu’il leur en coûte en promotions, en publicités, en partenariats, pour attirer un client : distribution de cédéroms gratuits, abonnements gratuits pour une certaine durée, etc. tout cela peut être chiffré. Pour qu’un client vienne utiliser les services d’une entreprise plutôt que ceux d’une autre, cette entreprise doit effectuer un certain investissement que l’on nomme le prix d’entrée. D’où la valorisation (correspondant peu ou prou à ce prix) : il vaut mieux investir (jusqu’à la valeur du prix d’entrée) dans une entreprise ayant déjà attiré ses clients que de monter une autre activité pour laquelle il faudra effectuer le même investissement. Si l’entreprise à dépensé 25000 francs pour attirer chacun de ses clients, la valorisation se calcule très simplement : 25000 francs multiplié par le nombre de clients (ce qu’il faudrait débourser pour atteindre le même nombre de clients en montant une autre boîte). Ce qui nous fait, rapidement, des valorisations absolument délirantes (cette fois-ci la valorisation monte à plusieurs dizaines de milliers de francs par tête de pipe).
Mais il y a là encore plusieurs écueils. Le premier est que l’on revient à l’idée qu’in fine, l’entreprise tirera des bénéfices de sa véritable activité (et que ses « clients » y généreront des bénéfices supérieurs au prix d’entrée) ; je me répète, mais rien n’est moins sûr. C’est, surtout, négliger le pendant du prix d’entrée : le coût de sortie (switching cost) ; le coût de sortie est la somme (généralement du temps passé) dépensé par le client pour « quitter » sont fournisseur de service. Or l’une des caractéristiques de l’internet est que ce coût est très faible. Si changer de banque, par exemple, coûte très cher à un client (il faut remplir des papiers, se déplacer, transférer des comptes, annuler et modifier des prélèvements automatiques, etc.), changer de fournisseur de service sur le réseau est très facile. Du jour au lendemain, je peux décider de passer du service d’information financières de Yahoo à celui de Boursorama (où n’importe quel autre de leurs concurrents), cela ne me coûte rien.
« L’homme de marketing à la pointe de la mode parle de "churn". Le puriste francophone d’"attrition". Tous évoquent le même phénomène : la propension grandissante des clients à résilier leurs abonnements et contrats de toute nature, pour passer à la concurrence et bénéficier de la dernière promotion en date. », Constance Legrand, « L’infidélité galopante, casse-tête des fournisseurs de services », Les Echos, 4 janvier 2000.
Ici les investisseurs tablent sur l’inculture et l’incompétence des internautes, pensant qu’ils ont ce comportement moutonnier dicté par la publicité, qu’ils ne savent pas trouver un service internet, ou reconfigurer leur ordinateur ; raisonnement idiot, la caractéristique de l’utilisateur du réseau étant justement de faire de gros progrès très vite. D’où la mise en place de stratégies destinées à « verrouiller » le consommateur et à lui rendre le coût de sortie insupportable : adresse email gratuite, formule de désabonnement compliquée... On en arrive même à payer le client pour qu’il reste sur le service. En tout cas, encore un problème archi-connu : coûts d’entrée énormes contre coûts de sortie dérisoires, voilà typiquement une situation suicidaire pour une entreprise. Sauf (voir plus loin) à fabriquer de la rareté et à organiser des monopoles (en situation de monopole, on considère le coût de sortie comme infini).
L’effet de seuil et la multiplication des pains
Il y a quelques années, on justifiait la nouvelle économie par un effet de seuil : l’investissement (capital-risque) dans le développement d’une innovation, la mise en ligne du service correspondant, le tout pour une somme déterminée et, ensuite, une rente d’utilisation illimitée. On développerait un service unique, et les visites se multipliant, il n’y aurait plus dès lors que des rentrées d’argent (et pratiquement plus de dépenses). Enoncé ainsi, on revient à la théorie de la destruction créatrice, la recherche de l’innovation menant à un monopole et à l’obtention d’une rente de situation.
On fera là la même critique que précédemment. On peut insister ; non seulement le renouvellement technologique est très rapide, surtout l’internet intègre deux autres données importantes : les « concepts » (cette fois au sens du produit) ne sont pas protégeables par des brevets (on ne protège pas une simple idée), aussi dès qu’une bonne idée émerge, elle est immédiatement reprise et la concurrence est immédiate (interdisant de fait la rente due au monopole) ; de plus les seules technologies qui réussissent à s’implanter sur le réseau sont traditionnellement « ouvertes » (c’est-à-dire que leur fonctionnement est connu et accessible à tous), empêchant un peu plus le monopole technologique. Soit une entreprise bloque l’accès aux sources de sa propre technologie (pour en conserver le contrôle) et alors cette technologie est refusée par le marché ; soit elle ouvre sa technologie et alors se prive de sa rente de situation. L’effet de seuil, sur l’internet, est donc doublement un mythe : à cause du renouvellement accéléré des technologies, ensuite par l’obligation d’y utiliser des technologies ouvertes.
A moins de réussir à imposer comme standard une technologie fermée (stratégie Microsoft). Cela n’est pas encore arrivé sur le réseau (voir plus loin), mais c’est la principale menace qui pèse sur l’internet.
Face au bide de l’effet de seuil, la formulation à la mode aujourd’hui (il ne se passe pas un jour sans qu’un journaliste ne s’ébahisse de ce concept à la manière d’une poule qui aurait découvert un clou) est différente mais dit à peu près la même chose : l’information, fondement de la nouvelle économie, serait le seul produit que l’on peut vendre sans s’en défaire. On peut vendre une information sans s’en départir, et sans en priver un autre consommateur. J’appelle ça : la multiplication des pains. C’est ainsi, désormais, que l’on explique l’aspect novateur de la nouvelle économie.
Cela ressemble au précédent effet de seuil : investir au départ pour développer la source d’information, ensuite ça roule ma poule, le compteur tourne à chaque visite... Investissement de base, puis rente de situation.
Mais par sa formulation, ce nouveau « concept » en rappelle furieusement un autre, beaucoup plus ancien : celui de bien public. Un bien public se définit par sa non-rivalité et par sa non-exclusivité : la non-rivalité du bien signifie que son utilisation n’empêche pas son utilisation par quelqu’un d’autre (un « usager » du chant du coq est réveillé par celui-ci, sans empêcher le moins du monde qu’un autre « usager » profite de ce même chant) ; la non-exclusivité d’un bien signifie que personne ne peut empêcher quiconque de l’utiliser (mon voisin ne peut m’empêcher d’utiliser le chant de son coq pour me réveiller).
Le bien public, base de la nouvelle économie ? Décidément, on se noie dans les concepts innovants...
Et c’est là que je commence à m’inquiéter (jusque là, disons que je rigolais). Un bien public ne saurait être considéré indépendamment de son rôle social, de son importance démocratique, culturelle, dans le développement de chaque citoyen. En l’occurrence, on parle bien de « savoir », d’information, de communication.
Classiquement, la gestion d’un bien public à l’utilité sociale reconnue se fait de deux manières.
La première est la régulation par l’Etat : la collectivité décide de ses besoins et l’Etat met en place soit un service public (lui appartenant) soit délègue la production et la gestion de ce bien commun au privé, en lui fixant un certain nombre de règles et de missions. S’agissant ici de « savoir », on peut imaginer le développement par l’Etat d’un certain nombre d’outils publics destinés à promouvoir l’accès au réseau, à la connaissance par tous les citoyens, la fixation de règles (missions) aux entreprises chargées de véhiculer cette connaissance, sans pour autant limiter le développement, par ailleurs, d’un internet purement marchand. Il est clair aujourd’hui que cette idée est abandonnée par les politiques : on vise le libéralisme le plus pur, et l’Etat souhaite se limiter à la répression des délits.
La seconde manière de gérer un bien public est également très ancienne, il s’agit du corporatisme. Les « professions » chargées de biens publics s’entendent pour gérer la production de ces biens, réguler la concurrence et assurer une certaine préservation de l’utilité sociale. En matière d’information, le corporatisme était, il y a peu, le modèle dominant : statut de journaliste encarté, syndicats puissants, etc. Deux limites à ce modèle : il est connu, traditionnellement, comme bloquant le progrès technique et l’innovation (Colbert, au XVIIe siècle, s’opposa au corporatisme, qui bloquait le développement des manufactures ; Turgot, à la fin du XVIIIe, mit fin au régime des corporations pour des raisons similaires) - il y a fort à parier que le corporatisme de l’information ne résistera donc pas au rouleau compresseur de l’innovation néo-libérale. Surtout l’internet permet l’accès à l’expression publique à tous les citoyens (c’est là que se situe la véritable révolution de l’internet : pour la première fois, les citoyens peuvent accéder à l’expression publique, hors du cadre corporatiste des sociétés de presse) ; et les réflexes corporatistes n’ont pas manqué de faire jour (« l’internet qui est un danger public puisque ouvert à n’importe qui pour dire n’importe quoi », Françoise Giroud, Nouvel observateur, 25 novembre 1999 - ou encore le Canard enchaîné dénonçant les webzines comme autant de « fanzines de propagande et/ou de désinformation » et regrettant que l’on n’y trouve qu’« une petite douzaine de journalistes professionnels (encartés) », Dossiers du Canard enchaîné, L@ folie internet, avril 2000). Bref, puisqu’il n’existe de corporatisme que si l’information reste une profession, le corporatisme est incapable de gérer l’information fournie par les particuliers et les amateurs.
Exit le corporatisme, exit l’intervention de l’Etat, c’est la porte grande ouverte à la politique libérale. Si je n’ai évoqué, plus haut, que « deux manières », c’est parce que la solution du seul marché ne reconnaît plus la notion d’utilité sociale, en tout cas pas dans le sens commun (l’économie s’est imposée comme science lorsqu’elle s’est émancipée de la philosophie et de la morale, l’« utilité » étant alors réduite à la simple satisfaction d’un besoin au travers d’un acte marchand).
Donc la nouvelle économie repose sur la gestion libérale (via le seul marché) d’un bien commun (le savoir). Aïe...
Le concept, là encore, n’est pas bien nouveau : la libéralisation (c’est-à-dire le passage au marché) d’un bien public étant archi-connue. En particulier, laisser au seul marché la gestion d’un bien public est « sous-optimale » (pas optimale, quoi...) et induit d’immenses gâchis de ressources. Les entreprises, pour contrer ce risque de mauvaise gestion (dû paradoxalement à la concurrence), développent donc un certain nombre de stratégies. Celles-ci reviennent classiquement à transformer la nature du bien public, à en organiser la rareté et à interdire la concurrence.
Un bien public (tel que le savoir) est caractérisé par sa non-exclusivité : on ne peut en interdire l’accès. Il convient donc de supprimer cette clause, et limiter l’utilisation du bien ; du bien public il faut revenir à la rente de situation. Pour cela, les entreprises pervertissent plusieurs notions : l’information (la perception et le témoignage d’un événement) est assimilé à sa rédaction, et le droit d’auteur et les droits dérivés envahissent toute la sphère de l’expression (assimiler le témoignage sur les pratiques d’une marque à du plagiat de marque, réduire un événement humain à la façon dont untel l’a rapporté, etc.) ; le savoir devient du « contenu », soumis non à son utilité sociale, mais au copyright du producteur. Ainsi les entreprises tentent-elles de breveter la « nature », l’humain, les idées, et font un important lobbying pour voir leurs positions adoptées par les gouvernements (brevetabilité du vivant aux Etats-Unis, extension du copyright et des brevets à l’américaine en Europe, etc.). Le droit d’auteur, conçu pour assurer l’indépendance des créateurs du savoir, devient le copyright permettant d’assurer une rente de situation aux producteurs. Les journalistes qui s’extasient au motif que l’information est le seul bien que l’on peut vendre sans s’en départir, devraient être les premiers à voir la limite : celui qui l’a achetée ne peut pas, lui, la revendre ; il y a le producteur, qui touche le beurre et l’argent du beurre, et le consommateur qui se retrouve avec un produit qui sort automatiquement du système marchand ! Je me trompe, ou c’est du « win-win » où l’un des protagonistes se fait arnaquer ?
Organiser la rareté, voilà sans doute le point principal (l’extension du copyright faisant partie de cette stratégie). Jusqu’ici, le réseau a systématiquement généré des solutions techniques permettant d’échapper au bouclage technologique par quelques entreprises. Mais cela va-t-il durer ? La puissance de Microsoft (et son expérience en la matière) peut inquiéter, le développement des technologies libres (GNU/Linux, formats ouverts...) pourrait contrer la tendance. Arrivera-t-on à une situation comparable à celle du disque (quelques majors mondiales contrôlent l’intégralité du marché, interdisant quasiment la concurrence et l’émergence de talents hors de leurs circuits), à celle du marché du film, ou au contraire conservera-t-on l’ouverture qui fait la richesse de l’internet (et donc de la diffusion des connaissances) ? Difficile de répondre, en tout cas il faut être conscient que les hostilités ont commencé, autant sur le terrain du lobbying politique que du développement technologique, en passant par le harcèlement juridique. La survie d’un hébergeur indépendant comme Altern, par exemple, semble de plus en plus difficile, alors que son utilité sociale est avérée. Le passage de la gestion des noms de domaines sous les auspices de l’OMPI traduisent également cette volonté d’organiser la rareté au profit des marchands.
Conclusion
Lorsque nous avons lancé, avec les copains (Le Menteur, L’Ornitho, Périphéries), notre premier tir de barrage contre les start-up, je ne pensais pas consacrer trop de temps au sujet : en gros, j’ai d’autres chats à fouetter que les lubies des startupiens du Sentier et de République. Mais visiblement, malgré la chute du Nouveau marché et du Nasdaq du mois dernier, les prétendus concepts économiques que soutiennent ces entreprises perdurent.
On trouve toujours autant d’articles dans la presse pour présenter ces concepts novateurs, révolutionnaires. Pourquoi ne pas dire tout simplement qu’on veut accélérer l’établissement du néolibéralisme et marchandiser ce bien public qu’est le savoir ? Pourquoi ne pas le dire simplement : nous allons privatiser et raréfier ce bien public, et établir des monopoles de l’information ?
La culture, l’éducation, l’information, le savoir, toutes ces ressources vont intégrer le monde des échanges marchands. Et c’est mathématique : en valorisant ce qui auparavant n’avait pas de valeur, on augmente la valeur globale du système, et donc on prétend générer de la croissance. Inutile de nous enrober ce néolibéralisme simplet dans des concepts économiques prétendument nouveaux.
Mais pourquoi tant de haine pour l’évolution naturelle des lois sociales ?
Après le pain blanc, le pain noir, et c’est cyclique ! normal que tous les fainéants du monde soient broyés par le néolibéralisme novateur qui fait du neuf avec du vieux, mais qui envoie les vieux se faire tailler les oreilles en pointe à l’ANPE.
Enfin, la vengeance des fils sur les pères paternalistes.
Vive le commercial, le novateur-pas neuf et le libéralisme.
Contribution austère :
Arno dit que ça fait chier les entreprises de payer la TVA. Moi, je pensais que les entreprises récupéraient la TVA sur leurs recettes.
Par exemple, je suis une librairie. J’achète un livre à un éditeur, je lui paye la TVA. Après, je vends ce livre et donc je collecte une TVA auprès de mon acheteur. Normalement, je dois reverser cette TVA à l’Etat. Mais comme je suis une entreprise, je vais soustraire la TVA que j’ai payé de la TVA que j’ai collecté avant de la refiler à l’Etat. En somme, il n’y a que le consommateur final qui paye la TVA.
Par contre, je ne sais pas ce qui se passe quand la TVA collectée est inférieure à la TVA payée. Peut-être que l’entreprise n’est pas remboursée complètement ?
Tout ce que je dis là est à prendre avec des pincettes vu que je n’y connais pas grand chose en ce domaine.
A question austère, réponse tout aussi austère... mais claire, j’espère.
En France, les entreprises sont des agents collecteurs de la TVA : en pratique, tout au long de son cycle d’exploitation, une entreprise va collecter (ventes)et payer de la TVA (achats).
Cas 1 : la différence entre la TVA collectée et la TVA payée (déductible) est positive ; c’est ce montant net que l’entreprise reverse à l’Etat. La TVA est donc neutre pour l’entreprise qui ne fait que reverser un "trop perçu".
Cas 2 : la différence est négative ; l’entreprise peut obtenir du Trésor un remboursement du montant net. Encore une fois, la TVA est théoriquement neutre puisque récupérable.
En conclusion :
L’entreprise, sauf cas particulier, n’est jamais payeur net de TVA.
En revanche, le délai de récupération a un cout pour l’entreprise (trésorerie,et peut-etre aussi administratif) et c’est pour minimiser ce cout qu’elle a tout intéret à "contourner la fiscalité" (la TVA en l’occurence).
à bientot,
laurent
Il y a toujours une chose qui m’étonne : où passe l’argent ?
Normalement, l’économie (globale ou non), est un jeu à somme nulle. A moins de faire tourner la planche à billets, ce qui n’est guère le cas.
D’où vient l’argent ? On sait répondre.
Où va-t-il quand l’investissement sur les concepts bidons des start-ups se révèle infructueux ?
Si seulement c’était dans ma poche.
Mais bon.
Pour en revenir à OU va l’argent...
C’est la notion du ticket d’entrée...
Or pas ou peu d’imagination...
Avez vous remarqué que sur internet, il n’existe pas de publicité pour Danone, Renault etc.
Mais tous les bandeaux (recettes des sites pour la plupart) concernent des sites..
L’argent circule, de bandeaux en bandeaux, avec des pertes à la marge... d’ou l’usure.. mais lente.. La crainte c’est qu’on va passer du petit commerce au carrefour en 2 ans au lieu de 400..
Jls@bonjour.fr
N’est-il pas temps de poser la question de la GNUfication des contenus ?
Pourquoi est-ce que cet édito, et tout les édito ne serait pas sous une
licence copyleft : droit de copier, de modifier, pour n’importe quel usage,
tant que cela reste dans un contenu lui aussi copyleft !
Les contenus, alias le savoir et la connaissance dans le jargon de
l’ancienne économie, doivent reste libres, indépendants, accessibles à
tous.
La licence GNU ne permet-elle pas cela ? Pourquoi ne pas mettre tout le site
du scarabee, tous les sites du rezo indépendant sous une licence
GNU. L’étape suivante serait de faire une agence de presse GNU. Les
dépêches seraient accessibles à tout le monde gratuitement, et tout le monde
pourrait les utiliser à condition que ce soit dans une publication de
licence GNU.
L’Etat n’est plus cappable de maintenir le bien public. Dès lors c’est au
public, à tout le monde, au simple citoyen de maintenir, de protéger, de
créer ce bien public.
Les entreprises qui diffuseraient des extraits de contenu sous licence GNU
seraient obligées de diffuser leur contenu avec la même licence, sinon elle
seraient attaquées en justice.
Il y a du travail à faire pour mettre en oeuvre tout ça, il faut créer des
structures (une fondation à l’image de la FSF ?), rédiger une licence
adaptée (à moins que la GPL soit adaptée...), etc. mais il faut le faire.
Gandi est une entreprise qui fait déjà office de service publique en
vendant des noms de domaines à prix coutant. Altern est un autre exemple de
service publique assuré par un particulier (à quand une fondation Altern
pour ne pas que Valentin Lacambre se sente trop seul ?)
Le web indépendant a son portail.
Maintenant, il faut protéger le savoir et la connaissance de la rapacité
du marché en les mettant dans le service public, tout en les protégeant par
le copyright. C’est la licence GNU qui permet cela.
"...Gandi est une entreprise qui fait déjà office de service publique en vendant des noms de domaines à prix coutant...".
Sauf que Gandi est une entreprise de droit privé et qu’ils ne vendent pas à prix ’coûtant’mais font de la marge long comme le bras (cf. la confession de L. CHEMLA "je suis un voleur").
C’est sans doute pour cette raison qu’Altern est partie prenante de Gandi, vu ce que Valentin Lacambre se paie comme frais d’avocat avec son site ’d’Utilité Publique’ !
Quand à la GNUfication des contenus, c’est une démarche issue de l’informatique, par et pour les informaticiens. Etendre son champ d’application à tous ’contenus’ relève, me semble-t-il, de la fausse bonne idée.
Un programme informatique répond à un besoin donné, à un moment donné. Cette réponse est élaborée à partir de ’fonctions’ prédéfinies dont les limites sont MATERIELLES (les composants de mon ordinateur). La meilleure réponse est, de ce fait, liée à la meilleure façon TECHNIQUE de traiter le problème.
Je me demande ce que l’écriture collective apporterait aux fables de La Fontaine (?).
Non pas que ce type d’écriture ne donne jamais de résultats intéressants (voir les surréalistes), mais que le ’but’ initial d’un texte, lorsqu’il en a, devienne inaccèssible par une forme d’auto-dilution du contenu. Dire "MERDE" peut être une réponse appropriée à une situation donnée, le fait de le dire à plusieurs amplifie son impact sans changer son contenu, donc sans en modifier le sens.
Avoir le droit de copier, de modifié un texte, d’en changer l’usage....?
Essayez, pour voir, avec la déclaration de droits de l’homme.
Dans l’attente (impatiente)de vous lire.
Il s’agit d’ouvrir un débat, pour savoir dans quel mesure on pourrait "GNUifier" les contenus, pour les protéger.
Dans la licence GNU, ce qui m’interesse ce n’est pas l’idée de création collective, mais l’idée de protéger une information, et en même temps de rendre cette information disponible à tous.
Il s’agit de laisser le savoir et la connaissance dans le domaine public.
Il s’agit aussi de donner à l’activité d’agrégation de contenus une certaine morale. Si les contenus était en licence GNU, les agrégateurs devraient citer l’auteur des articles qu’ils agrégent, et ils devraient vendre leur agrégation en licence GNU.
La chartre du Geste empêche de faire un lien vers article, sans que le lien ouvre une nouvelle fenêtre. Et le contenu du lien ne doit pas être le titre de l’article. Pour moi, c’est une restriction de mes libertés d’écrire et de citer.
Mr P., êtes-vous informaticien ?
Vous proposez d’ouvrir un débat, bien... mais avec qui ?
Je ne suis pas informaticien, je suis plein de bonne volonté, je me renseigne sur le projet GNU (les débats sont essentiellements orientés programmeurs).
Je tente de faire le tri entre jargon professionnel et cris d’indignation, je suis navré d’avoir à vous dire que ne n’y comprend pas grand chose. Disons que je ne comprend pas en quoi ce débat me concerne et c’est pire lorsqu’on essaie de me l’expliquer.
Ce que j’en ai compris :
– Internet est né gràce aux efforts des informaticiens (merci, les gars)
– Internet est structuré autour de ’languages’ libres (on ne pas protège le code source d’une page HTML, encore merci les gars pour les non-initiés que nous sommes).
– Les marchands/méchants font tout pour récupérer ce qu’ils considèrent comme une source de profit qui leur échappe.
– ça ennerve au plus haut point les programmeurs/gentils qui se sentent les dindons de la farce.
REMARQUE : je ne vois toujours pas en quoi ça me concerne.
Mais tentons d’approfondir : les informatiticiens, dans les années 70-80, se sont auto-investis d’une ’mission humanitaire’ au travers de la mise au point de ce merveilleux machin qui me permet aujourd’hui de mettre mes lumineuses pensées à la portée de la planète. J’aime (sincèrement) ces babas utopistes. Le fait de ne pas comprendre le C++ ne m’empêche pas d’être solidaire de leur démarche.
Dans le même temps, des membres de la même corporation mettaient au point de gigantesques pompes a sucer le fric des ignares que nous sommes. Le fait de ne pas comprendre le C++ ne m’empêche pas d’utiliser Windows.
Aujourd’hui, les deux ’factions’ s’affrontent.
D’un côté, sponsorisés et armés par les marchands/méchants.
De l’autre, le baba-programmeur se tourne vers moi et me dit : "je me suis toujours battu pour toi, mes libertés menacées sont les tiennes. Aide-moi à boycotter les marchands/méchants".
Désolé, les gars, mais je ne comprend toujours pas le C++, je n’utilise toujours pas LINUX, je ne me sent toujours pas (vraiment) concerné. Au pire, si vous me prenez trop la tête, je débranche mon modem, comme j’ai débranché ma télé, et je reprend mon stylo pour écrire un mot à ma famille (sous enveloppe j’écris ce que je veux !).
Si mon constat n’est pas exempt de mauvaise foi, force m’est de constater que tous ceux qui luttent contre les marchands/méchants (gandi, altern, IRIS, etc...)avec un minimum d’éfficacité sont majoritairement des informaticiens. Ils usent d’armes (de savoir) hors de MA portée. Je déteste être spectateur passif alors je me suis fait un site, mais c’est comme se retrouver à lancer des cailloux au milieu d’une guerre de blindés.
Mesurez à sa juste valeur, Mr P., l’effort didactique que vous devrez fournir pour nous faire entrer dans ce débat.
Avec mes sincères encouragements.
L’idée est de rédiger une licence qui s’appliquerait aux contenus
sous leur forme numérique, qui donnerait à n’importe qui le droit
de copier les contenus dans un nouveau document, à condition de :
– citer la source du contenu,
– citer le nom de l’auteur d’origine,
– faire un lien vers la source,
– le nouveau document soit accessible gratuitement,
– publier le nouveau document sous la même licence.
Donc, si des informations de qualité sont produites sous cette
licence, les personnes qui voudront citer ces informations
devront le faire dans un document publié avec la même licence.
Une fois que cette licence sera rédigée, tous les articles,
toutes les dépêches publiés sous cette licence, ne pourront pas
être récupéré par des entreprises. Cette licence interdit donc
toute récupération, toute privatisation par des entreprises
privées du savoir et des connaissances, par la création de
contenus protégés.
J’aimerais que soit mené un débat pour rédiger une telle licence,
inspiré de la licence GNU qui a déjà fait ces preuves en
informatique. Mais il n’y a rien d’informatique dans ce que je
dis. Nous avons besoin d’avantage de juristes que
d’informaticiens pour la rédaction de cette licence.
J’espère avoir été un peu plus didactique cette fois-ci.
Point de vue d’un juriste :
Mais l’on pourrait publier un document, sans le modifier, et en respectant toutes les conditions décrites par vous, mais dans un CONTEXTE que l’auteur n’aurait pas voulu ??
Qui a envie de voir sa contribution ou son article repris dans un site (non modifié, en citant le nom, etc.) aux opinions radicalement différentes des siennes ?
C’est faire peu de cas de deux choses :
1) aussi sincère soit-on, on ne peut ignorer qu’un auteur qui veut en faire son métier (tout le monde n’étant pas , par exemple, prof de fac ayant le temps de rédiger quelques lignes de temps à autre - c’est juste un exemple, je sais que peu d’entre eux ont le temps !), bref, qui veut "vivre de sa plume" doit pouvoir être REMUNERE ; désolé de parler argent, mais comment envisager autrement que l’on puisse se consacrer pleinement et sereinement à une activité intellectuelle (on est loin du temps - mythe ? - ou l’écriture de qualité n’était qu’un loisir), sinon en étant payé pour cela... ceci dit, on peut envisager plusieurs modes de rémunération, et par exemple celui de l’Etat. C’est risqué pour l’indépendance, mais pas plus qu’un auteur qui travaille pour une entreprise privée...
2) l’auteur à des droits, et c’est faire un raccourci rapide que de dire que ce sont des droits "bourgeois" ou "privatisés" : ils autorisent ainsi l’auteur à définir comment et à quelle occasion il veut dévoiler son oeuvre ; ainsi, l’auteur autorise-t-il que son texte soit réutilisé dans un site d’extrême droite, dans un site pro-mondialisation (en supposant que ces sites sont eux mêmes "gratuit", comme vous dites... on voit là que ce sont des prérogatives importantes de l’auteur, destinées à préserver sa parole, le contexte étant souvent aussi important que le texte.
L’idée d’une licence accompagnant les oeuvres est certainement l’avenir, comme vous le sous-entendez ; mais il y à un autre problème dans vos propos : comment définir les termes "entreprise" ? Sauf erreur de ma part, vous voulez dire "entreprise à but lucratif", et éviter que des sociétés fassent de l’argent avec des "contenus" (sale mot !) qui n’ont aucun rapport avec elles. Bref, éviter la privatisation des textes, du "savoir". Mais il est difficille de dire avec précision, dans le cadre d’une licence par exemple, si tel ou tel organisme utilise tel ou tel article dans un but lucratif ; de dire si une association (à but non lucratif) ne fait pas de la publicité commerciale cachée ; de dire si une initiative, aussi louable soit-elle, n’est pas en réalité au service d’intérêts moins portés sur l’altruisme...
Autant de problèmes qui se posent lors de la rédaction d’une telle licence : exemple - j’autorise la publication de cette contribution aux conditions que vous dites ; mais si une association(loi du 1er juill 1901) "de défense des intérêts de la mondialisation et contre le droit moral des auteurs" reprend mon texte en me citaant, dans un dossier consacré aux "ridicules tentatives de contrer l’imparable avancée du copyright" (je force UN PEU le trait, ok !), je serais piégé par ma licence, car de toute évidence, mon texte est détourné par le contexte...
Pas facile.
Si j’ai évoqué la licence GNU dans mon premier article, c’est que
cette licence a fait les preuves de son efficacité dans le monde
des logiciels. Pourtant on peut découvrir dans la licence GNU
les mêmes failles que vous avez citées dans ma proposition de
licence.
I/Concernant les questions d’argents :
Il faut bien voir qu’actuellement les auteurs qui peuvent vivre
de leur plumes sont plus que rarissimes. Les éditeurs vont bien,
financièrement parlant, mais pas les auteurs, pour la majorité
d’entre eux. La plupart des écrivains sont obligés d’avoir un
autre métier qui leur permets de vivre (j’avais lu un édito sur
ce sujet par Cavanna dans Charlie Hebdo, mais je ne le retrouve
plus...). Cela nous ramène au débat des prêts payants dans les
bibliothèques. Le canard, qui avait fourni un classement des
livres les plus empruntés dans une bibliothèque, avait bien
montré que les prêts payant ne profiteraient qu’aux écrivains les
plus célèbres, et qui sont déjà les plus riches.
Le problème se pose d’avantage pour les journalistes et des
éditorialistes.
Mais qu’est-ce qui empêche des journaux d’engager des
journalistes pour écrire des articles qui seront diffusés sous
une licence libre ? En informatique, cela existe déjà. Il y a des
boîtes qui engagent des programmeurs pour faire des logiciels
sous licence GNU, c’est à dire qu’ils pourront être entièrement
recopiés et revendus par leur concurrent. Pourquoi est-ce qu’un
journal ne voudrait payer Arno ou Pierre Lazuly pour écrire un
article, qui serait en même temps publier sur leur site web sous
une licence libre ?
Cela dit, la licence GNU ne fait pas de différence entre les
usages lucratifs et les usages non lucratifs des oeuvres qu’elle
protège. J’avais introduit cette différence dans ma proposition
de licence, mais à contre coeur. Peut-être ne faut-il pas
distinguer les deux usages. Il faut bien voir que même si un
contenu est recopié et revendu, par exemple par un site
commerciale, il ne l’être que sous la même licence. Ce qui
signifie que le contenu revendu pourra être recopié à son tour.
L’idée de cette licence n’est pas d’éviter une entreprise de
faire de l’argent avec des contenus. Mais que les contenus
restent accessibles à ceux qui ne veulent pas (ou ne peuvent pas)
payer. Si une entreprise vends des contenus sous cette licence,
parce qu’elle y a été obligée en reprennant un article sous la
licence, il suffit qu’une personne en France achétent le contenu,
et il pourra le rediffuser gratuitement sur son site personnel.
II/Concernant la reprise des propos :
Effectivement, une telle licence ne pourra pas empêcher "mes
textes d’être détournés de leur contexte". Est-ce que cela
est important ? Est-ce que les gens de mauvaise fois de toute
façon ne détourne pas déjà les propos de ceux qui n’ont pas les
mêmes idées qu’eux ?
Pour reprendre la comparaison avec le monde des logiciels,
personne ne peut empêcher un pirate d’utiliser le code d’un
logiciel sous licence GNU pour en faire un usage malhonnête.
Voilà, ce n’est pas vraiment des réponses aux points qui ont
été soulevés par le message d’Elrod, mais plutôt des précisions
pour dire que j’ai bien conscience de tous ces problèmes.
Et que j’aimerais savoir ce qu’en pensent les autres personnes
concernées.
A mon humble avis, la license GNU, dans le monde informatique, et notamment Linuxien, est le fer de lance même de la Liberté, dans notre monde capitaliste avilissant.
Et l’idée de Mr P. tendant à l’étendre à tous les supports me parait très séduisante, et même très possible.
En effet, bien que l’utilisation "libre" de tous documents puisse entraîner des manipulations de contexte, je pense pour ma part que cela n’est rien vis-à-vis du bénéfice qu’on pourrait en tirer, surtout avec l’essor d’internet et de l’information.
Ces manipulations de contexte sont déjà assez ressassées, utilisées dans les publicités, pour que je n’y fasse plus guère attention...La plupart des publicités sur tous supports, veulent s’emparer d’un concept (novateur, économique, scientifique, que sais-je), et se l’approprier, ce qui me paraît ridicule.
Alors qu’un site d’extrème droite prenne à parti un texte d’un extrémiste de gauche, ca ne me gènerait pas, le principal étant pour moi de vouloir comprendre l’auteur.
Ceux qui cherchent véritablement à communiquer avec l’auteur de n’importe quel "oeuvre", ne font pas attention au contexte, mais seulement à l’auteur lui-même.
Quant aux bénéfices que pourrait nous apporter cette license, c’est tout simplement le droit à LA LIBERTE DE SAVOIR, sans censure aucune, sous aucun prétexte capitaliste que ce soit.
"La liberté consiste à faire ce qui ne nuit pas à autrui."
Lorsque quelqu’un écrit un texte, ou fait une page web, ma liberté de lire ses écrits ne nuit pas à sa liberté.
Donc je ne vois pas de raison pour qu’on me la refuse.
Tel est mon point de vue actuel sur la question, mais j’aimerais qu’on me contredise.
@ peluche !
JoliDragon
Moi, je ne connaîtrai jamais le C++ et ça n’a aucune importance. Je ne suis pas un programmeur, et j’ai pas la tronche d’un baba. Mais c’est pas vraiment là que ça se passe, le problème est beaucoup plus général et fondamental. Qui tu es, qu’est-ce que tu es, où tu vas, qu’est-ce que tu veux ?...
De bonnes vieilles questions qu’on rencontre tous un jour, nécessairement. La réponse est excessivement simple, mais elle est difficile à trouver. Le pire, c’est que c’est à toi de la trouver, personne ne peut le faire à ta place.
un edito, le dernier a disparu et je me demande bien où il s’est envolé.Etrange.
Tu parlais de désinformation (en parlant de manipulation de l’opinion l’exemple du Kosovo est criant)et des derniers évènements en Palestine et d’une certaine presse en France, qui d’ailleurs trompe de moins en moins son monde.
Où est passé cet édito ?
PS :Tu fous les boules avec ton "je persiste et je signe". J’espère que ce n’est pas le but.
En lisant la confession de Laurent Chemla, on découvre qu’il vends ce qui appartient au domaine publique. C’est lui qui le dit. Et le fait de le vendre à prix aussi bas signifie à mes yeux que Gandi, bien qu’étant une entreprise privée qui s’en mets plein les poches, est une entreprise d’utilité publique.
Si Gandi est une entreprise privée, c’est par la force des choses, parce que les noms de domaine se vendent. Si c’est l’état qui avait créé Gandi, il l’aurait revendu à Lagardère ou à Vivendi. Autant que ça reste privé, entre des bonnes mains.
Et si Laurent Chemla est un voleur, alors les autres revendeurs de nom de domaine sont des escrots. Et en plus des escrots qui ne disent pas qu’ils le sont.
Salut,
Ce petit débat n’est pas directement lié à l’édito d’ARNO* mais permettez-moi d’y ajouter quelques éléments.
Le mouvement du Logiciel Libre ("Free Software") et son cousin "Open Source" ont dores-et-déjà entraîné une reflexion sur comment partager du ’contenu’ (de l’écrit) sans se le faire voler, ie en essayent de protéger à la fois la liberté de l’auteur et celle des lecteurs. Jettez donc un oeil sur http://opencontent.org/openpub. Vous y trouverez une licence, comparable à la GNU GPL (qui s’applique aux logiciels) sous laquelle on peut publier des écrits.
Bien sur, tout ceci est encore très proche du monde de l’informatique, mais si vous parcourez http://www.gnu.org/philosophy/ vous comprendrez qu’il s’agit d’une incarnation dans le domaine particulier du logiciel d’idées humanistes, refusant l’application à tous les domaines des lois du commerce.
Bien sur, une partie de la soit-disante "nouvelle" économie (là je recolle au sujet...) se fonde sur le commerce qui peut être fait autour du logiciel libre. On trouve de tout, de la start-up pipeau à la boîte offrant à ses clients de véritables services (support technique, développements à la demande, documentation papier...). Seules les licences, qui doivent être rédigées avec soin, permettent de protéger le Logiciel Libre, pour qu’il le reste. A ce sujet, une étude juridique de la licence GNU GPL a été menée vis-à-vis du droit français (http://www.crao.net/gpl) et apparamment ça tient la route. Par contre, je ne sais pas si les équivalents pour les "simples" écrits sont applicables dans notre pays.
Je ne m’étale pas plus, je retourne bronzer à Golgotha Beach (tm)...
Il existe effictevement un site dédié au contenu ouvert
(Opencontent). Il y a sur ce site deux licences. L’une s’apelle
’OpenContent License’, mais en abrégé cela donne OPL(!?). L’autre
est s’apelle ’Open Publication License’.
Je n’ai pas saisi toutes les nuances entre ces deux licences. Les
dernières nouvelles sur le site date du 17 Janvier 1999. Est-ce
que ce projet est mort suite à la parution de la ’GNU Free
Documentation License’(1) ?
Je me suis inscrit à la mailing liste pour avoir des nouvelles.
Dès que j’aurais plus de temps pour lire les deux licences,
j’essaierais d’en faire un résumé.
(1)La ’GNU Free Documentation License’ est une licence qui permet
de protéger des documents plutôt technique, et assez complexe à
mettre en oeuvre.
(je n’aime pas participer à un forum sur le web , c’est vraiment pas le lieu, il y a usenet pour les discussions c’est quand même plus ouvert que les forums des sites web. Mon post de tout à l’heure à la Doc Martine n’a pas pris l’url que je mentionnait alors je vais mettre ici la Licence Art Libre)
En souhaitant que cela puisse vous être utile. Je suis entièrement d’accord avec la réflexion apportée par Michaël P et c’est dans ce sens que nous avons travaillé toute cette année (avec 2 rassemblements dans des lieux d’art contemporain) pour aboutir à la LAL qui peut être un outil pour oeuvrer dans le sens du copyleft.
voici la Licence Art Libre
amitiés.
antoine
— -
Licence Art Libre
[ Copyleft Attitude ]
Version 1.1
Préambule :
Avec cette Licence Art Libre, l’autorisation est donnée de copier, de diffuser et de transformer librement les oeuvres dans le respect des droits de l’auteur.
Loin d’ignorer les droits de l’auteur, cette licence les reconnaît et les protège. Elle en reformule le principe en permettant au public de faire un usage créatif des oeuvres d’art.
Alors que l’usage fait du droit de la propriété littéraire et artistique conduit à restreindre l’accès du public à l’oeuvre, la Licence Art Libre a pour but de le favoriser.
L’intention est d’ouvrir l’accès et d’autoriser l’utilisation des ressources d’une oeuvre par le plus grand nombre. En avoir jouissance pour en multiplier les réjouissances, créer de nouvelles conditions de création pour amplifier les possibilités de création. Dans le respect des auteurs avec la reconnaissance et la défense de leur droit moral.
En effet, avec la venue du numérique, l’invention de l’internet et des logiciels libres, un nouveau mode de création et de production est apparu. Il est aussi l’amplification de ce qui a été expérimenté par nombre d’artistes contemporains.
Le savoir et la création sont des ressources qui doivent demeurer libres pour être encore véritablement du savoir et de la création. C’est à dire rester une recherche fondamentale qui ne soit pas directement liée à une application concrète. Créer c’est découvrir l’inconnu, c’est inventer le réel avant tout souci de réalisme.
Ainsi, l’objet de l’art n’est pas confondu avec l’objet d’art fini et défini comme tel.
C’est la raison essentielle de cette Licence Art Libre : promouvoir et protéger des pratiques artistiques libérées des seules règles de l’économie de marché.
DÉFINITIONS
– L’oeuvre :
il s’agit d’une oeuvre commune qui comprend l’oeuvre originelle ainsi que toutes les contributions postérieures (les originaux conséquents et les copies). Elle est créée à l’initiative de l’auteur originel qui par cette licence définit les conditions selon lesquelles les contributions sont faites.
– L’oeuvre originelle :
c’est-à-dire l’oeuvre créée par l’initiateur de l’oeuvre commune dont les copies vont être modifiées par qui le souhaite.
– Les oeuvres conséquentes :
c’est-à-dire les propositions des auteurs qui contribuent à la formation de l’oeuvre en faisant usage des droits de reproduction, de diffusion et de modification que leur confère la licence.
– Original (source ou ressource de l’oeuvre) :
exemplaire daté de l’oeuvre, de sa définition, de sa partition ou de son programme que l’auteur présente comme référence pour toutes actualisations, interprétations, copies ou reproductions ultérieures.
– Copie :
toute reproduction d’un original au sens de cette licence.
– Auteur de l’oeuvre originelle :
c’est la personne qui a créé l’oeuvre à l’origine d’une arborescence de cette oeuvre modifiée. Par cette licence, l’auteur détermine les conditions dans lesquelles ce travail se fait.
– Contributeur :
toute personne qui contribue à la création de l’oeuvre. Il est l’auteur d’une oeuvre originale résultant de la modification d’une copie de l’oeuvre originelle ou de la modification d’une copie d’une oeuvre conséquente.
1. OBJET
Cette licence a pour objet de définir les conditions selon lesquelles vous pouvez jouir librement de cette oeuvre.
2. L’ÉTENDUE DE LA JOUISSANCE
Cette oeuvre est soumise au droit d’auteur, et l’auteur par cette
licence vous indique quelles sont vos libertés pour la copier, la
diffuser et la modifier :
2.1 LA LIBERTÉ DE COPIER (OU DE REPRODUCTION) :
Vous avez la liberté de copier cette oeuvre pour un usage personnel,
pour vos amis, ou toute autre personne et quelque soit la technique employée.
2.2 LA LIBERTÉ DE DIFFUSER, D’INTERPRÉTER (OU DE REPRÉSENTATION)
Vous pouvez diffuser librement les copies de ces oeuvres, modifiées
ou non, quel que soit le support, quel que soit le lieu, à titre onéreux ou gratuit si vous respectez toutes les conditions suivantes :
– joindre aux copies, cette licence à l’identique, ou indiquer précisément où se trouve la licence,
– indiquer au destinataire le nom de l’auteur des originaux,
– indiquer au destinataire où il pourra avoir accès aux originaux
(originels et/ou conséquents). L’auteur de l’original pourra, s’il le souhaite, vous autoriser à diffuser l’original dans les mêmes conditions que les copies.
2.3 LA LIBERTÉ DE MODIFIER
Vous avez la liberté de modifier les copies des originaux (originels
et conséquents), qui peuvent être partielles ou non, dans le respect des conditions prévues à l’article 2.2 en cas de diffusion (ou représentation) de la copie modifiée.
L’auteur de l’original pourra, s’il le souhaite, vous autoriser à modifier l’original dans les mêmes conditions que les copies.
3. L’INCORPORATION DE L’OEUVRE
Tous les éléments de cette oeuvre doivent demeurer libres, c’est pourquoi il ne vous est pas permis d’intégrer les originaux dans une
autre oeuvre qui ne serait pas soumise à cette licence.
4. VOS DROITS D’AUTEUR
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5. LA DURÉE DE LA LICENCE
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Si le régime juridique auquel vous êtes soumis ne vous permet pas de respecter les termes de cette licence, vous ne pouvez pas vous prévaloir des libertés qu’elle confère.
6. LES DIFFÉRENTES VERSIONS DE LA LICENCE
Cette licence pourra être modifiée régulièrement, en vue de son amélioration, par ses auteurs (les acteurs du mouvement "copyleft attitude") sous la forme de nouvelles versions numérotées.
Vous avez toujours le choix entre vous contenter des dispositions contenues dans la version sous laquelle la copie vous a été communiquée ou alors, vous prévaloir des dispositions d’une des versions ultérieures.
7. LES SOUS-LICENCES
Les sous licences ne sont pas autorisées par la présente. Toute personne qui souhaite bénéficier des libertés qu’elle confère sera liée directement à l’auteur de l’oeuvre originelle.
8. LA LOI APPLICABLE AU CONTRAT
Cette licence est soumise au droit français.
Mode d’emploi :
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Pour bénéficier de la Licence Art Libre il suffit d’accompagner votre oeuvre de cette mention :
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[Quelques lignes pour indiquer s’il y a lieu, une description de l’oeuvre modifiée et le nom de l’auteur.]
Copyright © [la date] [nom de lÉ-auteur] (si c’est le cas, indiquez les noms des auteurs précédents)
Copyleft : cette oeuvre est libre, vous pouvez la redistribuer et/ou la modifier selon les termes de la Licence Art Libre.
Vous trouverez un exemplaire de cette Licence sur le site Copyleft Attitude http://copyleft.tsx.org ainsi que sur d’autres sites.
– Pourquoi utiliser la Licence Art Libre ?
1/ Pour mettre à disposition votre oeuvre au plus grand nombre.
2/ Pour la laisser diffuser librement.
3/ Pour lui permettre d’évoluer en autorisant sa transformation par d’autres.
4/ Pour pouvoir vous-même utiliser les ressources d’une oeuvre quand celle-ci est sous Licence Art Libre : la copier, la diffuser ou la transformer librement.
5/ Ce n’est pas tout.
Car l’utilisation de la Licence Art Libre est aussi un bon moyen pour prendre des libertés avec le système de la marchandise généré par l’économie dominante. La Licence Art Libre offre un cadre juridique intéressant pour empêcher toute appropriation abusive. Il n’est plus possible de s’emparer de votre oeuvre pour en court-circuiter la création et en faire un profit exclusif. Il est interdit de faire main basse sur le travail collectif qui est à l’oeuvre, interdit de s’accaparer les ressources de la création en mouvement pour le seul bénéfice de quelques uns.
La Licence Art Libre défend une économie propre à l’art, basée sur le partage, l’échange et la joyeuse dépense. Ce qui compte en art c’est aussi et surtout ce qui ne se compte pas.
– Quand utiliser la Licence Art Libre ?
Il n’est pas dans le projet de la Licence Art Libre d’éliminer le copyright ou les droits d’auteurs. Bien au contraire, il s’agit d’en reformuler la pertinence en tenant compte de l’environnement contemporain. Il est question de s’autoriser le droit à la libre circulation, à la libre copie et la libre transformation des oeuvres. Le droit au libre travail de l’art et des artistes.
1/ A chaque fois que vous voudrez bénéficier et faire bénéficier de ce droit, utilisez la Licence Art Libre.
2/ A chaque fois que vous voudrez créer des oeuvres pour qu’elles évoluent et soient librement copiables, librement diffusables et librement transformables : utilisez la Licence Art Libre.
3/ A chaque fois que vous voudrez avoir la possibilité de copier, distribuer ou transformer une oeuvre : vérifiez bien qu’elle est sous Licence Art Libre. Dans le cas contraire vous risqueriez de vous mettre hors la loi.
– A quels types d’oeuvres convient la Licence Art Libre ?
Cette licence s’applique aussi bien aux oeuvres numériques que non numériques. Elle est née de l’observation du monde du logiciel libre et de l’internet, mais son domaine d’application ne se limite pas aux supports numériques.
Vous pouvez mettre une peinture, un roman, une sculpture, un dessin, une musique, un poème, une installation, une vidéo, un film, une recette de cuisine, un cd-rom, un site web, une performance, enfin bref, toutes créations qui peuvent se réclamer d’un certain art.
– Cette licence a une histoire : elle est née de la rencontre "Copyleft Attitude" http://copyleft.tsx.org qui a eu lieu à Accès Local et Public à Paris début 2000. Pour la première fois elle faisait se rencontrer des informaticiens et des acteurs du libre avec des artistes contemporains et des gens du monde de l’art.
Merci de m’avoir intéressé, de m’avoir fait rire,
de me démontrer que je ne suis pas seul à trouver
le monde fou. Sincèrement.
Daniel
Je me suis précipitée sur mon clavier sans avoir bien cherché. Autant pour moi. L’édito dont je parlais, et qui n’a fait l’objet d’aucune réaction, est bien là...mais date de 1996... Toutes mes plates excuses à Arno. Cela dit, il est effectivement toujours bienvenu de traiter de l’intoxication dont nous faisons l’objet du fait des médias. C’est je crois le but de ce site.
Enfin voilà, c’est pour remercier Arno de son initiative et pour aller dans le sens de Daniel : merci pour avoir mis en place ce site. Et re pardon.
Johanna Toulmonde
Merci les mecs et "meches" pour ce site. Enfin je peux passer quelques heures devant mon ecran et repartir sans avoir l’impression d’avoir été encore plus formaté et plus idiot.
J’ai toujours été et je suis toujours sidéré par la naïveté des gens (ou leur refus de la réalité) face à cette nouvelle réligion des .com (Come Out, Money !). Quand je parle des gens, ce sont surout les derniers adeptes de cette réligion, le peuple des boursicoteurs de salon, qui seront les seuls à trinquer. Quelqu’un disait sur ce forum que le flux de money est nécessairement à somme nulle ; ne cherchez plus longtemps le terme négatif, il sera, est déjà, chez ces Nasdaqueurs de salon.
Bien je sois de ceux qui construisent les "routes" menant à ces sites inutiles, je ne comprend rien, mais alors rien du tout à cette frénésie idiote et suicidaire.
Idem que pour mes "prédecesseurs" :
Merci pour cet édito qui permet à des gens comme moi (à savoir peu rapides sur le plan intellectuel et dépourvus d’esprit de synthèse) de comprendre la réalité de ce phénomène, si affligeant qu’il soit.
Il y a néanmoins un point qui reste peu clair : qu’est-ce qui, chez cette parodie de systyème économique, génère autant d’enthousiasme chez nos amis les médias ?
Rents.
Copyleft
C’est joli comme idée.
Mais c’est de l’utopie.
Va voir un peu sur internet comme les gens y ont envie de s’autogérer. Internet est le reflet de la vie réelle, tant que les flics ne sont pas à chaque coin de rue, le citoyen est un buffle sauvage qui pratique la loi du plus fort et du "moi d’abord"...
Pas difficile d’imaginer que s’imaginant au chaud, tranquillous derrière des claviers et des écrans protecteurs, ils ne vont pas se géner pour "nique le droit d’auteur" et tu en lis des conneries sur les salauds de musiciens qui font des procés parce qu’on pirate leurs disques... va t’en leur expliquer que le droit d’auteur c’est le salaire de l’artiste, il ricane que l’artiste est déjà bien assez riche ainsi, et de mettre sur son site des copies pirates de mp3 pour faire vengeance à son porte-monnaie (alors, que là ils pourraient acheter des disques, mais c’est plus top-moumoute de les piquer en mp3 non ?) .
Ensuite il feule de rage et de douleur que son FAI a été obligé de donner ses coordonnées à la police suite à plainte contre X.
Va t’en leur expliquer ce qu’est un "copyleft" à ceux là qui n’ont déjà pas compris ce qu’est un copyright...
bon, la vérité est peut-être à chercher dans une voie plus verticale :D
Le copyup, le copydown... hin hin hin
J’y crois plus. Le web est envahi par des meutes de gnous affamés qui font les délices des .com qui vont te les mater rapidos via une meute de cyber-flics et de cyber-miradors et d’offres époustoubirantes "tu as gagné un disque de ACDC dédicacé gravé or, il suffit que tu nous achètes le dernier single de Céline Dion pour la modique somme de $22 - frais de ports inclus."
Yoopi, kikoo, fabuloos jungle commerciale qu’est internet.
Et si à moyen ou court terme le FTP nous était interdit ? hein ? .... alors, le web sera mort, sous prétexte de sécurité...
Comme ces virus qui ne servent qu’à jsutifier la monstrueuse mandale qu’on va se prendre, suite logique du forum de DAVOS dont le mot d’ordre était "SOYEZ PRESENT SUR INTERNET".
L’enjeu économique est énorme. C’est une nouvelle ére économique qui éclot, que ce soit insane et casse-gueule à moyen terme, on s’en fout. T’en connait un seul de système politico-économique qui n’a pas été une catastrophe à court ou moyen terme...
Le jour où le FTP sera interdit sous prétexte de sécurité, alors on pourra retourner lire des livres sur nos divans, faire des galipettes sur nos lits, nous émoustiller sur des pages centrales sans java-script violents, rire avec des vrais gens, écrire des vraies lettres et raconter à nos petits-enfants "j’ai bien connu le web du temps des tranchées, j’y étais..."
;)
J’ai pas grand chose à dire à la doc Martine qui flingue le left de la copy.
Je l’informe juste de l’existence d’une Licence Art Libre réalisée par le collectif "Copyleft Attitude" avec l’aide de Mélanie-Clément Fontaine et David Geraud, juristes.
Listes des sites miroirs ici :
<http://antomoro.free.fr/c/lals.html>
Mon cher Arno, amis Internautes,
Plus je lis de conneries sur Internet, plus je vois d’images absurdes, et plus j’ai le sentiment que ce réseau qu’on dit si interessant et si pratique est plus nul que la plus nulle des émissions de télévision. Mais heureusement, comme beaucoup d’autres, je vis moi même de cette bêtise ambiante. Et même si je suis, dans la vie normale, un pragmatique maladif, même si je ne crois pas dans la multiplication des pains virtuels (virtuel est un mot cyber-interessant), j’ai la très nette impression que l’Internet a encore une longue carrière dans le domaine qu’il a choisi. En effet, si on compare ce réseau à Michel Drucker, on peut dire une chose : Drucker fait dans la connerie humaine depuis toujours et les petites améliorations techniques (télé couleur, shows modernes etc..) ne changent en rien le contenu de ses emissions ; de même pour l’internet.
Là où je suis plus optimiste, c’est sur le point suivant :
la culture et l’information non-conforme aux normes est diffusée beaucoup plus facilement sur le net et à moindres coûts.
Donc en résumé, nous sommes en tant que consommateurs contraints de supporter les émissions de Drucker mais nous avons aussi le choix de lire les éditos d’Arno.
Et les start-up ? direz vous. Eh bien, si certaines se cassent la gueule, et si elles créent du chomage à terme, je suis sûr qu’elles seront remplacées par de nouvelles start-ups et leurs pseudo-théories économiques par d’autres théories.
Bon ça suffit comme ça !
Encore merci à Arno pour ses éditos, amicalement
Loulle
Salut ARNO
Voici les impressions du Grand (méchant) Kapital. (pas trop dans le trend du forum)
Pour vivre le phénomène de près (un peu de Private Equity) un mot résume également le phénomène de la net startup : le cynisme.. les business models sont souvent très flous et on se demande bien comment le truc va pouvoir générer un franc de cash........
A moins que les 6 milliards d’êtres humains restent connectés 24h/24h sur le net.. on voit mal comment la publicité pourra faire vivre tous le monde. Mais le combat est déjà dépassé, les histoires de start-up sur des sites ne font plus la une des journaux (sauf lors des faillites style Boo.com) et les investisseurs sont bien REFROIDIS, je peux te l’assurer...
Je ne sais pas si tu es au courant de ce site amercain ou l’on peut parrier sur la faillite des prochaines boites internet : www.FuckedCompany.com et www.DotComFailures.com, dans le cynisme, ya aussi ces fonds "rapaces" ki sont en train de se monter pour racheter à bon compte des start-up : on récupère pour pas cher l’infrastructure technique et l’investissement en pub (cf. le rachat de Boo.com pour moins d’1 M USD !!, alors que 70 M USD on été investis rien que dans la technique).
Bon cela dit faut se rappeler le ruée vers l’or : les seuls qui on gagné dans l’histoire, c’est les vendeurs de pelles... cf les boites qui boostent sur le Nasdaq : des fournisseurs (logiciel, services, matériel), pas des dot.com.
Manu
A+
Je ne peux pas te mettre le lien ici, ou tout au moins te garantir qu’il fonctionnera, vu que hélas, (pour la liberté d’expression que tu défends) leur site est déjà hors d’atteinte. Le GUD de LILLE donc... mais je ne m’inquiète pas, ils vont le poser ailleurs trés rapidement. Ces sites néo-nazis ne vivent QUE par leurs pages de lien, et surtout pas par les moteurs de recherche... t’en as un, tu as la fourmillière au bout... et cette fourmillière se porte trés trés trés bien grâce à la liberté de diffuser leurs nocivités ...
Et merci de ne pas me répondre en me disant que ce ne sont que quelques centaines de dégénérés qui ne se lisent qu’entre eux... Minimiser les problèmes ne les résoud pas.
Et le Néo-Nazisme c’est pas un petit problème.
ALors ? Faut donc porter plainte contre leurs sites ? ...et finir en rillettes dès que l’identité du plaignant aura été communiquée à leur avocat ?
Ici en Suisse, on ne minimise pas leur importance. Faut dire qu’ils en nous en laissent pas tellement le choix.
http://www.dimanche.ch/page.asp?art=1&date_=2000&sem=33&rub=actu
(ces articles seront consultables pendant une petite semaine je pense)
http://www.front14.org/gud/liens.html
Si tu connais un peu le web néo-nazi, tu prends un site et tu remonteras rapidement jusqu’à nos ennemis communs (on a au moins ça en commun j’espère ?) des mouvements néo-nazis... et de là surfe jusqu’au GUD et aux Hammerskins, blood & honor, etc...
Moi,je suis contre la liberté d’expression pour ces sites là et pour leur censure !
Tout en en m’estimant pas fachiste...
Euh...
je signe :
Doc Martine
(qui va donc bientôt te rejoindre sur la liste de liens du Gud..:D)
Je trouve ton intervention complètement ridicule, tout le monde sait comment fonctionnent les liens, mais sache que sur les moteurs de recherche, si tu es un peu patient et que tu lis toute les pages, tu tombe sur leurs sites.
De plus pour moi tu ne vaux pas plus que ces gens là par ton attitude fascisante à vouloir tout controler, surveiller, censurer. Ces gens (leurs sites) ne te plaisent pas ? Monte une asso fais un site, Mais ne commence pas à jouer à la gestapo, fais ton autodafé dans ta tête, branle toi dessus, mais ne viens pas nous emmerder sur le net avec tes interdictions à la con. Le net c’est le seul vrai lieu de liberté, et la liberté c’est pour tous qu’ils soient blancs ou noirs, cocos ou fachos !
avec moi vous pouvez monter plus en carrosserie
repondez vite pour-que je done mon idee a un excroque mon adresse est :cromica2000@aol.com.
Je me balladais a travers le reseau pour trouver un moyen de supprimer ces satanees pub. Et cela devenait d’autant plus urgent que je me mettais a utiliser un service "gratuit" de telephonie via le reseau, payant mes communications Australie-France a l’aide de deux banderoles de pub sur le site a partir duquel on appelle (a noter l’affiliation de ce site avec Microsoft m’"obligeant" a utiliser M.I.Explorer). En reduisant la fenetre on pouvait tout au plus se debarrasser de l’agacement que leur clignotements provoquent, mais pas de leur chargement qui rend la qualite de conversation insupportable. C’est donc en bon Homo-Economicus que j’ai recherche de quoi les supprimer. L’auto-recherche de microsoft m’indiquait moults sites contenants "nopub" ; je sauta sur le premier sonnant francais, et sonnant bien (evidemment pas parmis les premiers), il contenait quelque chose comme Actu_web. Des lors tout changea. Ce presque heureux hasard m’ouvrit une porte entre le Web-A-Sous et le Web "independant"(?je ne trouve pas de mot juste)...
Ainsi je remercie l’auteur de ce site personnel qui m’a permis t’atteindre cette page, TA page. Il etait tard alors j’ai survole les liens et decouvert ce que l’on ne peut voir que si on en a l’envie, un reseau ou l’Homo-Sapiens remplace un mauvais Homo-Economicus (l’Homo-Stupi-Dupus ?), un reseau du savoir non de l’avoir ("plein nos armoires").
Desormais je pourrai visiter des sites a contre-courant, reposants car sans pub (MicroBillou est-il assez puissant pour m’interdire l’installation -pas le chargement- d’un software anti-pub ou suis-je trop parano ou bien encore ai-je manque une etape ?), enrichissants car savants, ...
Mon premier pas dans cet autre monde est vraiment la lecture de cet edito, une veritable lumiere. Je vais d’ailleurs faire en sorte, apres autorisation, de le faire connaitre a mon (ex-)prof d’eco (j’ai eu mon bac !), et a mes pere et grand-pere tres engages (depuis longtemps) contre cette marchandisation a tout-va et les "mefaits de la mondialisation" (ATTAC...).
J’espere ne pas avoir ete trop ennuyeux et pour celles et ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu’au bout ; j’aimerais si vous en avez l’obligeance que vous me proposiez quelques-uns de vos meilleurs signets, ...en tant qu’Homo-Sapiens !
En clair des liens vers l’internet "independant"(?) (cf : Linux, "Altern", "Le reseau des copains", ...).
A.R.
P.S. :
Je voudrais abandonner tout ce que je "possede" sur les sites commerciaux et me "refonder une identite sur ce reseau de partage, de connaissance ...
J’irai donc faire un tour chez Altern.
Savez-vous comment se pourvoir d’une messagerie instantanee chez un "independant du web" s’il en existe, ou quelques sortes de services utiles comme celui-ci ?
Merci a tous, merci et felicitation Arno pour tes travaux (tes pages sont soignees et uZine2 parait grandiose !).