Le Scarabée
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Pollution à Paris : alerte aux pigeons mutants !

par ARNO*
mise en ligne : 25 juin 1996
 

Un plan anti-pollution trop timide pour être honnête.

Les premières mesures du plan anti-pollution ont été présentées hier au Conseil de Paris (source Les Echos) :

  • limitation de la vitesse à 20 km/h en cas de « pic » de pollution ;

    c’est sans doute la mesure la plus courageuse : bloqué dans les embouteillages, il sera interdit de rouler trop vite ! Sage décision. Et si ça roule, nous voilà condamnés à traverser Paris à fond de première, le compte-tour dans le rouge. Chirac va encore se plaindre du bruit et de l’odeur.

  • retrait de la circulation des véhicules des administrations dont l’utilisation peut être différée ;

    utilisation différée des véhicules ou des administrations ?

  • renforcement des contrôles antipollution sur les axes desservant la capitale (de 7 à 20 heures) ;

    bon, les entrées de Paris ressemblent de plus en plus à des postes de douane, mais si c’est pour la bonne cause...

  • interdiction de stationnement des autocars dans les îles Saint-Louis et de la Cité ;

    le spectacle de ces autocars qui stationnent pendant des heures, le moteur allumé pour faire fonctionner la climatisation et le mini-bar, ne cesse de me stupéfier ;

  • stationnement résidentiel gratuit en cas de « pic » de niveau 3 ;

    quand il n’est pas gratuit, le stationnement résidentiel s’élève à 12 francs par jour. Ca c’est de la mesure incitative !

  • développement des couloirs cyclables ;

    bonne idée (il était temps qu’on remplace ces couloirs verts, au milieu de la chaussée, pour cyclistes candidats au suicide). Sachant tout de même qu’il faut avoir des poumons à pot catalytique pour faire du vélo dans Paris.

On ne va pas condamner les débuts de prémices de projet de plan anti-pollution, ce serait trop facile. Mais franchement, dans le genre timide et pas cher, c’est un chef-d’oeuvre.

On ne parle toujours pas de gratuité des transports en commun en cas de « pic » de pollution, pas plus de l’obligation de co-voiturage (deux personnes au moins par véhicule). Quant au diesel, le projet de loi est renvoyé aux prochaines calendes.

Et de toutes façons, la solution retenue jusqu’à maintenant obéit à une logique qui tient la route : laisser dégénérer la situation. A force de subir des bouchons à chaque trajet, de chercher une place de parking pendant des heures, l’homo automobilus parisianis finira bien par laisser son véhicule au garage.

Bon, je vous laisse, le camion de livraisons s’en va, je vais enfin pouvoir rouler.

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